Bilan de compétence approfondi
© Xavier Coquelle 04/2005
NB : Cet article parle du "bilan de compétence approfondi" tel qu'il était défini à l'époque par l'ANPE.
Solution « poor emploi »
Avant d’être une approche favorable pour l’emploi, le bilan de compétences approfondi pourrait fort bien être une solution « pauvre emploi ». Rencontrant de nombreux seniors, je constate un trop fréquent état de démobilisation de ceux qui sont passés par ce bilan. Faudrait-il déduire de ce constat que le dispositif est mauvais ? Je ne le pense pas. Il me semble juste incomplet et ne répond peut être pas aux besoins prioritaires des personnes en transitions.
Faire le point
Le bilan de compétences consiste à faire le point sur toutes ces merveilleuses choses que vous avez faites. Ce ne peut être qu’une bonne idée. C’est sûr. Et dans cette grande histoire qui est la votre, se profilent de réels talents qui sont vos atouts profonds enfin mis à jour par le bilan de compétences bien ficelé. Ce n’est que du bonheur ! Et encore plus fort, vous pouvez prendre tout ce qui ressort de meilleur (aux yeux du marché) pour atteindre une efficacité optimale dans votre communication vers l’emploi. Alors ? Heureux ? … Non !
Situation coup de poing
Le bilan de compétence est le plus souvent réalisé dans une situation d’exclusion. Vous venez de vous faire virer ; l’entreprise change et il vous est suggéré de faire de même par exemple via un petit bilan (cadeau !). Responsable ou pas, il y a fort à parier que cela ne vous fait pas vraiment plaisir. En d’autres termes, votre moral a connu mieux. Toutes ces belles questions qui vous sont posées traversent de lourdes couches d’air déformantes. Quelles sont les choses que vous avez faites qui vous ont mené à vous faire virer ou vous faire étiqueter obsolescent ? Quels sont les talents personnels qui n’ont rien empêché ? Quel condensé de tout ça allez vous projeter vers un univers qui vous rejette ? Le coup du point se transforme en coup de poing.
Votre passé ? Vous l’avez dans le dos !
Avant de faire le point, vous avez peut être besoin de mettre un point final à un passé bientôt révolu : votre siège éjectable ou éjecté. Vous avez besoin d’exprimer votre colère légitime et de ressentir une profonde tristesse devant ce que vous ressentez comme un gâchis. Vous avez besoin de regarder en face cette réalité pesante. Puis, vous pourrez tourner la page. Le bilan de compétence répond mal à ce besoin du deuil. Il peut même exacerber un marchandage avec la réalité en vous menant à projeter des bouts d’un passé perçu comme douteux dans un avenir incertain.
Le tri, la carte, le paysage
Le bilan de compétence vous aide à faire le tri. Pour ce faire, il sélectionne les adresses de destination sur une carte du monde. Il semble que cette carte soit le plus souvent celle d’un « marché de l’emploi » interne ou externe. Carte dûment codifiée par certains géographes experts en classification et en projection (Et j’ai des noms !). De quel code NAF êtes-vous donc ? De quel métier spécifique et réglementé allez vous vous réclamer ? Quel poste FIXE ? Soyez dans les codes et coupez tout ce qui dépasse. La carte n’est pas le paysage ! Tout bon géographe vous le dira. Une carte, c’est bien utile mais le paysage c’est vous. L’emploi c’est vous, le marché c’est vous. Et si la carte est bonne, elle parle de vous ou bien elle n’est qu’une représentation trop approximative et grossière.
Ce que vous aimez !
Dans tout ce passé qu’aimeriez vous garder ? Dans tout cet avenir qu’aimeriez vous développer ? Il faut être réaliste, c’est évident ! Votre réalité, ce sont vos ressources présentes et potentielles. Que des choses vous viennent du passé, n’en doutons pas un instant. Vous vivez votre présent, le reste est plus indirect en termes de vécu ! Tout à l’heure, vous allez faire une chose tout à fait nouvelle : mettre un pied devant l’autre dans un nouveau présent par exemple. Pour ma part, je parie que vous avez cette ressource potentielle. Le réalisme de l’entreprise est de s’appuyer sur vos ressources. Si elle s’appuie sur quelque autre représentation, la carte n’en devient pas plus le paysage.
Aimez votre rêve.
La situation idéale est simple. Le rêve serait que votre vie ressemble à ce que vous êtes dans votre vision optimale de vous-même. Qui êtes vous vraiment ? Le travail à faire pourrait être d’arrêter de l’oublier. Bien sur, vous n’avez pas tout réalisé de l’idéal de vous-même. Tirons donc une conclusion : vous n’êtes pas à la fin de votre chemin. Etonnant non ? Parle-t-on de votre vie ou de votre activité professionnelle ? A vous de voir : vous pouvez définir votre activité professionnelle comme à côté de votre vie ou dedans. Parle-t-on de rêve ou de projet professionnel ? Oserais-je vous suggérer que vous méritez plus grand qu’une ambition professionnelle ? N’en seriez vous pas plus motivé à bâtir encore ?
Demandez le programme !
- L’accompagnement du deuil de la situation.
- Le tri vers ce que vous AIMERIEZ garder ou développer.
- Le recentrage sur ce que vous êtes vraiment.
- La définition de votre projet comme un projet de vie.
- La construction d’un plan réaliste qui utilise et développe vos ressources – aussi - au profit de l’entreprise.
Cela ressemble à un programme de coaching. Il est éventuellement complémentaire à un bilan de compétence ... approfondi.
Contrôle qualité de l'article effectué par géo212 – géographes experts en qualité du paysage
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